Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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neur de la monarchie ébranlée. Nous voulons parler du libelle qui a pour titre : « Le Diable dans un bénitier et la métamorphose du Gazetier cuirassé en mouche, ou tentative du sieur Receveur, inspecteur de la police de Paris, chevalier de Saint-Louis, pour établir à Londres une police à l'instar de celle de Paris. Dédié à ME le marquis de Castries, ministre et secrétaire d'État au département de lamarine. Revu et corrigé par M. l'abbé Aubert, censeur royal, par Pierre le Roux, ingénieur des grands chemins. À Paris. De l'Imprimerie royale, avec approbation et privilège du Roi. » Le Diable dans un bénitier, c'est, nous dit le continuateur de Bachaumont, à la date du 17 octobre 1784, « le sieur Morande, auteur de libelles, forcé au silence à la poursuite de ses confrères ». Les contemporains ne savaient trop à qui attribuer la paternité du singulier et curieux pamphlet qui « perça avec peine » dans la capitale, à la fin de l’an de grâce 1784. Aujourd’hui même, à notre époque de critique, d'érudition et de bibliographie savante, la lumière ne s’est pas faite sur ce point d'histoire littéraire. Les auteurs des Supercheries littéraires dévoilées rangent, contre toute vraisemblance, le libelle dont il s’agit parmi les œuvres de Morande; M. Quérard, dans sa