Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

MORANDE POLICIER. 83

régulier de la police française qu'il avait autrefois mise sur les dents. M. de Moustier l'avait mandé, sous prétexte de lui parler du plan de police que Morande avait rédigé pour le comte de Vergennes; mais, au fond, pour le prier d'aider Receveur à découvrir les véritables auteurs des libelles. Morande n'avait garde de refuser ses services, qui n'avaient rien de désintéressé. Enchanté, M. de Moustier écrivit aussitôt à M. de Vergennes : « J'aurai l'honneur de vous informer un jour, Monseigneur, de la manière dont j'ai fait connoissance du sieur Morande qui désire, m'a-t-il écrit, que son nom ne soit plus une injure. S'il se rendoit utile dans cette circonstance, et qu'il s’engageât, comme il a déjà fait, sans condition, à renoncer à son ancien genre, il me semble que vous pourriez m'autoriser, Monseigneur, à lui promettre son pardon pour le passé et une gratification pour ses services. » Les propositions de M. de Moustier furent ratifiées par le cabinet de Versailles, et Receveur, aidé par Morande, se mit immédiatement en campagne ‘

1. La Chronique scandaleuse, de l° ex-bénédictin Imbert, confirme la version du Diable dans un bénitier sur la mission de Receveur et le concours que Morande prêta à la police française. V. le t. I, p.29 de la Chr. scand., édition de 1791.