Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

MORANDE POLICIER. 85

ci-dessous : « Tocsin ou avis à toute personne et surtout aux étrangers. — L'esprit généreux des Anglais est indigné contre une bande de désespérés coquins, arrivés de Paris, munis de bâillons et de poignards, pour enlever les auteurs des trois brochures suivantes : les Passe-temps d'Antoinette; les Amours du vizir Vergennes ; les Petits Soupers de l'hôtel de Bouillon. Ils ont amené des chaises de poste à panneaux, dans lesquelles on peut aisément cacher un homme et qu'ils tiennent aux environs de Duke street. » On voit que Morande avait fait des élèves : il avait autrefois appris aux réfugiés comment on pouvait mettre les policiers français en déroute. Le T'ocsin produisit en effet une émotion indescriptible à Londres : les gens de métiers, surtout les compagnons imprimeurs, défenseurs-nés de la liberté de la presse, s'ameutèrent et promirent de mettre les espions en pièces, s'ils parvenaient à les saisir. La situation devenait difficile pour Receveur. Déjà, ilse croyait trahi par Morande, et le soupçonnait d'être lui-même Pauteur des Petits Soupers. Morande, pour se justifier, lui dénonça comme le véritable auteur du libelle un Français, nommé Maurice, dont il avait séduit la femme et contrefait l’écriture, avec la complicité d’un officier déserteur. Mais 8