Théveneau de Morande : étude sur le XVIIIe siècle

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l'officier ébruita lui-même cette mauvaise action et Maurice, averti, n'eut pas de peine à convaincre Receveur qu’on se moquait de lui. Aux reproches sanglants de l'agent de police, Morande répondit avec cynisme qu'il en avait fait bien d’autres. Pour comble de malheur, un jour que les deux amis se promenaient ensemble, une main adroite vola dans la poche de Receveur une tabatière de grand prix. Ainsi dupé, volé et ridiculisé, le chevalier de SaintLouis ne songea plus qu’à cacher ses déceptions sur la terre de France. C'est à ce moment que M. d'Adhémar, lun des protégés de la duchesse de Polignac et du comte de Vaudreuil, arriva en Angleterre avec le titre d’ambassadeur de Louis XVI. Mme Campan nous dit qu'il avait eu le malheur d'ennuyer la reine : pour le punir, on lui avait donné une ambassade. Le comte d'Adhémar se hâta de faire partir les policiers en détresse, ainsi que M. de Moustier qui les avait appelés. Receveur se dédommagea de son insuccès, en présentant à M. Lenoir une note de dépenses qui laisse loin derrièreelle le plusbeau mémoire d’apothicaire. En voici quelques articles qui sont instructifs :

€ ..Pour avoir été obligé à Londres de me faire habiller à l'anglaise. . . .. ... 224 livres.