Topola

En vain le villageois répèt-t-il dis fois son récit, dont il atteste la vérité en invoquaient tous les saints, il reste à la porte. Enfin le cerbère de la demeure royale lui dit: Si tu me promets la motie de ce que le roi te donnera pointes fruits, je te laisserai entrer. D’abord le paysan repousse cette proposition avec indignation, mais, voyant qu'il n’y a pas d’autre moyen d’entrer il accepte les dures conditions qu’on lui fait. Il parvient enfin jusque devant le roi. Ab! te voilà, mon brave, lui dit Henri. Bien je suis content de ton zèle, et vais te récompenser. Aussitôt il met dans la main du paysan, quelques pièces d’or. Celui-ci les examine en souriant d’un air embarrassé. est-ce que tu n’es pas content? lui dit le roi. Bien au contraire Sire .... Seulement, si tout était pour moi.. . Mais c’est bien à toi seul que j’entends donner ces pièces d’or. Il faut pourtan que j’en remette la moitié au concierge de Votre Majesté. Le roi demande l'explication de ces paroles. A près quelques hésitations le paysan lui fait un récit fidèle de ce qui s’est passé à la porte ctu château. Comment, mon concierge veut partager avec toi? Eh bien! garde l’or que je je te donne, tu vas lui faire part d’une toute autre récompense. Prends ce bâton, c’est avec cette monnai que tu le payeras; je te le permets, je te l’ordonne même. Ne vas pas cependant le frapper trop fort. Cette dernière commandation du bon monarque n’était pas inutile; la main démangeait bien fort au paysan. Il fait sa révérence au roi, cache le bâton du mieux qu’il peut, traverse la cour du château et arrive à la porte de la grille. Le concierge l’y attendait déjà avec impatience. Eh bien ! lui crie-t-il, le roi a-t-il, été géneréux ? Le plus généreux du monde, je vais te faire ta part. Le concierge tend sa main, le paysan la saisit avec force et administre au cérbère une volée de coups de bâton sur -le dos. Le malheureux concierge apjpele de toutes ses torces au secours ; La garde accourt et on allait arrêter le paysan qui était loin d’ être fatigué, lors que tout à coup Henri IV. paraît. Laissez ce brave, homme en paix, dit-il aux soldats, il n'a agi que d’après mes ordres. Puis s’adressant au concierge: Cette fois, maître coquin, tu en es quitte pour quelques bons coups de bâton. Si tu t’avises encore une fois de rançonner mes sujets à la porte de mon château, je te chasserai sans pitié.

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