Trois amies de Chateaubriand

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MADAME RÉCAMIER 165

Le policier continua d’être attentif. Dans les derniers jours d'octobre, Chateaubriand partit pour un voyage. Et le policier le suivit. Chateaubriand quitta Paris en poste. La nuit à Rouen, tout seul. Le lendemain, dîner chez un député royaliste au Havre. Chateaubriand passe au Havre vingt-quatre heures; puis il s'embarque pour Honfleur, d’où il se rend, aux environs de Lisieux, « chez la marquise de Gastine ». Cette marquise de « Gastine » est, évidemment, Mme de Custine : le château de Fervaques était situé auprès de Lisieux, en effet. Et voiei Chateaubriand qui s’embrouille : lamoureux amant de Juliette ne renonce pas aux cheveux de soie blonde qui parent le front charmant de la reine des roses. Il demeure deux jours en compagnie de cette chevelure. Et puis, le policier le suit jusqu'aux environs d’Alençon, où Chateaubriand fut l'hôte du comte d’Orglande, député; une foule de personnes vint le visiter : (on ne parla que politique », dit négligemment le limier, comme s’il savait maintenant que le roi s’intéressait aux « galanteries » de M. de Chateaubriand plus qu’à son activité politique.

Enfin, le retour. Chateaubriand s'arrête à Versailles. Il renvoie son domestique à Paris, tout seul. Pourquoi cela? C’est un dimanche. Le lundi, Chateaubriand ne quitta point Versailles : — « tout annonce qu’il a passé cette journée tête à tête avec Mme Récamier ». Juliette! Et Versaillés, ville royale, fut comme Chantilly l’asile d’une tendresse glorieuse,