Trois amies de Chateaubriand

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en ressentit une impression « si triste et si profonde» qu’il «oublia d’applaudirt». Et Chateaubriand ne lui en voulut pas.

Juliètte lut Le silence et la nuit; c’est aussi ce que trouvent, dans les Mémoires d’outre-tombe,les universels lecteurs conviés par Chateaubriand à ne point ignorer ce qu'il écrivait à Juliette. Ils savent aussi que désormais la littérature se mêlait à cette amitié; quelle littérature magnifique! Mais, ambassadeur à Londres en 1822, Chateaubriand se plaignaït de la contrainte qui l'empêchait d'écrire selon le vif émoi de son cœur : cette contrainte ne gêne plus l’ambassadeur qui, en 1828, représente le roi de France auprès du souverain Pontife. Ou, si elle le gêne, c’est à propos de dames qui ne sont pas Juliette.

Et elle, cependant, écrit; des lettres beaucoup plus simples, avec peu de ponctuation, quelques virgules de place en place, et voilà tout. Les idées se suivent ainsi, très vite, comme si, avec une modestie charmante, Juliette savait bien que ce n’est pas la peine de s'arrêter à aucune de ces idées-là. D’ailleurs, les phrases sont gentiment tournées; et l’on devine que Juliette devait parler avec aisance, avec une sorte de timidité qui se dépêche et qui n’est pas gauche du tout.

Chateaubriand revint à Paris, le 27 mai 1829, Tout de suite, et malgré d’autres divertissements, il reprit ses visites régulières à l'Abbaye-au-Bois. La

4. Comte ne Mancerrus, Chateaubriand et son temps, p. 361.

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