Trois amies de Chateaubriand
HORTENSE ALLART S 231
Mais il aima Hortense qui l’aima : cette personne vive, complaisante et qui avait, avec un esprit de philosophe et de littérateur, un cœur de grisette, le divertit des grandes dames,
En 1828, vers la fin de l'année, Chateaubriand était ambassadeur à Rome. On lui avait conféré cet honneur, afin de ne pas l'avoir dans l'opposition; et on l'avait envoyé là-bas, afin de ne pas Pavoir à Paris. Bref, on s'était, avec munificence, débarrassé de lui. Et il était parti avec chagrin. Sa femme l’acCompagnait: ce n’était pas pour lui faire aimer mieux ce bel exil. L’idée de fouler un sol historique et de vivre au milieu de ruines qui lui inspireraient de belles phrases lui avait fait préférer ce poste à un autre, Il avait là des souvenirs personnels qui, mêlés aux souvenirs de la plus éclatante histoire du monde, ne déplaisaient point à son orgueil. En outre, dans une église de la ville éternelle, dormait, sous le mausolée qu’il lui avait élevé, Pauline de Beaumont, amour émouvant, mélancolique mémoire,
Seulement, à Rome, en dépit de tout cela, il s’ennuya de tout son cœur: et, pour s’ennuyer, René n'avait pas son pareil. Il écrivait de fréquentes et longues lettres à Mme Récamier. Celle-ci n’était pas sans inquiétude. Un jour, je ne sais pas ce qu’elle lui écrivit; mais il lui répondit : « Ne craignez rien, je suis cuirassé! »
Cuirassé, lui? Oh! non. Et, s’il ne fut jamais cuirassé contre les tentations de son faible et voluptueux cœur, c’est principalement aux périodes d’en-