Trois amies de Chateaubriand
HORTENSE ALLART 947
ces ».. Ah! Hortense, Hortense, qui avez passé toute votre vie à chercher des émotions, douces ou non, comme votre piété même, si vous aviez été pieuse, se fût mêlée de zèle profane, de coquetterie et de curiosité périlleuse!.…
Quand elle écrivit Les Enchantements, elle se souvenait avec plaisir du temps où elle avait écrit Gertrude... « J’aimais ce roman; je l'avais fait avec passion : il ne vaudra jamais le plaisir qu’il n’a causé. Quel temps agréable, égal, doux, indépendant! Je regrettais les passions, mais mon fils m’occupait. » Un peu plus loin, elle commente et elle corrige un peu ces lignés : « Mon histoire à Florence s’est bornée à ceci, — un homme m’a ravie (Libri), un homme m'a plu (Antonio Bargagli), un homme a touché mon âme (Charles Didier)... » Voilà pourtant de quoi occuper une honnête femme! Mais Hortense déclare : « Aucun ne la su. » Comme elle est fière d'écrire cela! Elle est charmante.
Or, dans le résumé de ce séjour à Florence, pas un mot de tendresse pour Beyle, pas un mot quelconque. Je ne sais pas s’il est jamais rien arrivé, rien de si blessant, à ce Beyle.
Pourtant, il avait été bien gentil, comme en témoigne une lettre qu’ Hortense lui adressa le 26 avril 1828 : « J'ai reçu votre lettre avant-hier, monsieur, et dans mon transport. » Ainsi, les transports de cette jeune femme duraient des quarante-huit heuces! « je vous dis que vous êtes un homme charmant; j'appelle cela de l'esprit et de l’activité. » I]