Trois amies de Chateaubriand
HORTENSE ALLART 259
Hortense de voyager un peu en Angleterre. Il trouva de bons arguments; il assura que la visite de ce pays était toute pleine de beaux enseignements. Et Hortense obéit.
Même, Hortense lui obéit au delà de ce qu'il voulait. Il ne faut pas lancer une jeune Hortense toute seule dans un pays nouveau pour elle. Cette jeune femme était curieuse et intelligente. Elle avait la passion de comprendre. Mais son procédé, pour comprendre, était la sympathie, Et, bref, pour comprendre la civilisation britannique, elle aima un jeune Anglais. Elle l’'aima, comme elle aïmait, de tout son cœur qui n’aimait pas le loisir.
Il s’appelait Henry Bulwer Lytton.
C'était en 1830, et au moment de la révolution de Juillet. À quelque temps de là, Béranger, le poète des bonnes gens, écrivait à Hortense : « Pendant toutes nos mitraillades, où étiez-vous fourréer.… Est-ce la peur qui vous a fait fuir à Saint- Valery? » Pauvre Béranger!… La peur? Une dame qui, toute sa vie, exposa son cœur à tous les périls? Non, Hortense n'avait pas peur. Et elle ne s'était pas sauvée à Saint- Valery; mais elle s’y était réfugiée, et avec la tendresse qui lenchantait alors.
Henry Bulwer Lytton avait tout ce qu’il fallait pour plaire à la jeune Hortense. Il siégeait à la Chambre des Communes, écrivait des livres, avait l'esprit agréable, caustique et voluptueux. Bref, Hortense et Henry allèrent tous les deux passer quelque temps à Saint- Valery-sur-Somme, Et puis,