Trois amies de Chateaubriand
HORTENSE ALLART 297
« Donnez-moi des nouvelles de votre santé... Rien de si bête que de se priver, comme j'ai fait, d'écrire aux gens parce qu'on les admire. Cela ne m’arrivera plus. C’est aussi trop ridicule, à mon âge. Pardonnez-moi donc les bêtises que je vous écris trop souvent. Adieu, monsieur. » Elle dit qu’elle n’est plus jalouse de la princesse Belsiojoso. Elle dit que, dans la crise où elle est, elle a retrouvé « sa raison parfaite ». Elle dit : « C’est B [ulwer] aujourd’hui que j'appelle Tancrède ».
Quand Sainte-Beuve apprit qu’ Hortense se mariait, 1l lui écrivit. C’est dommage que la lettre soit perdue! On devine que c’est dommage. Hortense y fait cette allusion rapide et séduisante : « Votre petite lettre était très aimable. Je ne nie pas les Philémon et les Baucis.. » Le malin père Beuve, écrivant à la fiancée éventuelle, lui avait présenté l'emblématique histoire de Baucis et de Philémon!.…. Mais Hortense : « Il y a une chose qui fait qu'on n’envie guère ces bonnes gens. C’est. quoi? La science, la connaissance: Connaît-on la nature humaine, connaît-on l’homme, si on n'en a aimé, charmé, consolé qu'un? Si un homme venait vous dire qu’il n’a aimé qu’une femme au monde, qu’il n’a connu que celle-là, obtenu que celle-là, ne le trouveriez-vous pas tout de suite un peu imbécile?.. » Hortense Allart, quant à elle, n’était pas une « imbécile »; et même, elle n'avait pas envie d’en devenir une. Et, aussitôt, la voici qui épilogue en métaphysicienne sur la fidélité, l'amour, la puis-