Trois amies de Chateaubriand
HORTENSE ALLART 343
correspondance de Béranger, qui ne se vend pas à merveille... « Béranger vous aimait beaucoup, il a fait une chanson pour vous, une de ses plus belles, des plus hardies, des plus philosophiques. Les amis de Béranger ne pourraient-ils un peu le défendre et faire faire des articles dans les journaux? Les hommes comme vous, monsieur, qui ont eu tant d'influence sur leur temps, ne peuvent-ils rendre à Béranger l'appui qu'ils en ont reçu?.. » Très bonne Hortense, qui n’oubliait pas ses amis et qui avait eu pour Béranger la meilleure tendresse! Mais soudain la voici qui songe à ses fils et qui, pour parler d'eux, tient une transition : « Cette influence, on dit que vous l'avez au chemin de fer de Lyon... » Justement, elle sait par son fils Marcus qu’on va ouvrir une gare à la Joliette. « Eh! bien, ne pourrions-nous le fourrer là, à la mer?.. » Ce jour-là, manifeste: ment, Hortense était de bonne humeur; sa bonne humeur l’engageait à faire les choses avec prestesse. Et elle « fourrait » donc Marcus à la Joliette; Henri aussi, sous le gouvernement du frère aîné... « Il faut bien des nouveaux venus à une gare nouvelle. » Cette logique est implacable, — pour qui vient de l’imaginer.
Et puis, le sentiment maternel, le doux sentiment d'inquiétude tendre réapparaissait : « Je voudrais fort qu'Henri allât au Midi. » Pourquoi? C’est qu’ Henri n'avait pas une bonne santé.
Mais, soudain, elle se ravise : une mauvaise santé n’est pas une bonne condition pour entrer dans les
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