Trois amies de Chateaubriand
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tive aux semaines qui suivirent la publication du Génie. A-t-il oublié — mais alors, quelle frivolité! — que Le Génie du Christianisme parut le 14 avril 1802?..
M. Edmond Biré l'en fait souvenir: du reste, avec mansuétude, — car M. Edmond Biré n’est jamais sévère à qui tient pour Chateaubriand contre ses adversaires : et c’est le cas de M. Chédieu de Robethon, partisan de
- René contre M. Bardoux, ami de Pauline. M. Biré admet
que la longue chevelure de rougissante amoureuse à laquelle les Mémoires font allusion soit celle de Mme de
* Custine, mais sa chevelure de 1802. Pour confirmer —
sauf la date erronée de 1801 — l'hypothèse de M. Chédieu de Robethon, il se réfère à un document qu’a publié M. G. Pailhès!. C’est une lettre qu'adressa Chateaubriand à Fontanes, le 9 septembre 1802. La voici: «.… A propos de lettre, il vient de m’arriver, par la poste, toute décachetée, une lettre qui me fait peine si F... l’a vue, On se plaint de mes rigueurs et on m’oflre des merveilles, Je ne sais comment faire pour empêcher les indiscrètes bontés de m’arriver par le grand chemin... » M. Edmond Biré, comme M. G. Pailhès, considère que « F... » ne peut être que Fouché, — lequel était « le protecteur actif, Padmirateur passionné, le grand ami » de Mme de Custine. Je ne dis pas non. Mais ce n’est pas évident non plus. Et « me fait peine » ne va pas à merveille avec les sentiments que devait donner à Chateaubriand l’idée : que Fouché eût à cette occasion du chagrin. Et puis, surtout, l'hypothèse selon laquelle « F... » serait Fouché ajoute, il est vrai, du crédit à l'hypothèse selon laquelle « on » serait Mme de Custine; seulement, cette deuxième hypothèse, elle aussi, est bien utile pour accréditer la première : — et deux hypothèses qui ont un si grand besoïn l’une de l’autre n’emportent pas irrésistiblement
4. G. PaicnËs, Chateaubriand, sa femme et ses amis (18961, p. 98,