Trois amies de Chateaubriand
358 TROIS AMIES DE CHATEAUPBRIAND
briand, le processus n’est pas le même : l’Essai sur les révolutions ne compose.pas les prémisses d’un raisonnement dont Le Génie du Christianisme présenterait les conclusions; et Chateaubriand, en écrivant Le Génie du Christianisme ne s’est pas soucié d'établir, de restaurer, une religion pour le peuple, une consolation pour les vieux Lampe qui, à l'annonce de l’agonie des dieux, laissent, d’effroi et de chagrin, tomber leur parapluie.
Mais Chateaubriand, s’il avait été curieux de métaphysique, aurait facilement connu le système de Kant. L’intelligent Joubert en avait parlé à Pauline de Beaumont; et il lui en parle encore dans les lettres qu’il lui adresse au temps de Savigny. Non; et remarquons ici l'indifférence où fut toujours Chateaubriand à l'égard de la philosophie.
Joubert n’avait aucun doute là-dessus, Il n’essaya pas du tout de mettre Chateaubriand au courant du Karüsme : il savait que l’auteur du Génie du Christianisme n’était pas un idéologue, mais un poète, et il ne songeait qu’à lui voir faire œuvre de poète,