Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

334 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

afin d'en rapporter les dernières pièces constatant ses méfaits et la précieuse caisse contenant l’outillage qui pouvait ne pas être inutile si les mauvais jours revenaient.

Les magistrats d'Autun, inquiets de la tournure que prenaient les choses, laissèrent «au commissaire national Thévenot le soin de se conformer, comme il l’entendrait, aux ordres qui lui étaient transmis, après s'être assuré légalement de leur authenticité, ainsi que du caractère de celui qui en était porteur ! ».

Thévenot fit comparaître « le nommé Burthe ou soi-disant tel », examina sa commission, y trouva des ratures, crut reconnaitre pour fausse la signature de Gobhier ; bref, il éluda la requête, en assurant que toutes les pièces de la procédure avaient été expédiées à Paris. Burthe, vexé, se plaignit à Lalligand, et le Ministre de la Justice dut subir l’'humiliation de confirmer par lettre autographe la mission confiée à ce forban et de lever les doutes émis sur l'authenticité de sa lettre de créance.

Thévenot comprit qu'il n’y avait plus à résister : il laissa Burthe emporter tout ce qu'il voulut, et, entre autres objets, trois petites caisses d'outils, de louis faux, de coins, de matrices et de marteaux ?.

1. Archives nationales, W, 409. 2. Archives nationales, W, 409,