Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

LALLIGAND-MORILLON 333

{ine!; de Dartigoyte, ce boucher de chair humaine, qui se faisait adjuger à vil prix les objets provenant de confiscation, qui, toujours ivre, se montrait nu sur le théâtre d'Auch dans des représentations auxquelles il forçait d'assister les femmes et les jeunes filles ?. Ce joli monde était présidé par Bazire, cousin de Lalligand, son confident, son héros, Bazire qui depuis... mais alors il était vertueux, et il n'hésita pas à trouver singulier que le Ministre n’eût pu encore obtenir la remise des pièces réclamées par le Comité. Gohier les réclama donc de nouveau avec une énergie désespérée ?, et, le 28 juillet, le tribunal d’Autun s’exécutait. Les originaux de la procédure étaient soustraits des cartons du greffe et expédiés au Comité de Sûreté générale, où le cousin Bazire ne les laissa pas traîner.

Mais Lalligand ne se déclara pas satisfait : d'abord, on ne lui renvoyait pas ses faux louis, qu'il ne voulait pas perdre; il songeait ensuite que le greffe d’Autun pouvait bien avoir conservé les minutes de ses interrogatoires et du jugement. L’ami Burthe se trouvait justement de loisir, et vite le faux monnayeur le dépècha vers sa ville natale, muni d'une lettre du Ministre de la Justice *,

1. Wallon, Les Représentants du peuple en mission, V, 239.

2. Idem, NV, 231.

3. Lettre du 18 juillet 1193. — Archives nationales, W, 409. 4. Archives nationales, W, 409.