Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

378 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

vénérable M'° Mathilde de la Guyomarais, leur nièce !. Il est donc condamné à s'éteindre : rien ne rend plus sensible l’horrible trouée que la Révolution opéra dans cette famille, dont le chef comptait, avant 1792, neuf enfants vivants.

Le jardinier Perrin et le médecin Lemasson, condamnés à la déportation par la sentence du 18 juin 1793, avaient été transférés à Bicêtre pour y attendre le départ de la chaîne. Ils furent compris, le 8 messidor an II, dans une des fameuses fournées de la conspiration des prisons et moururent le jour même sur l'échafaud. Julien David revint en Bretagne et vécut jusqu'en 1840 ; les D' Morel et Taburet reprirent également, après leur sortie de prison, l'exercice de leur profession. La leçon ne parut pas leur avoir profité, et les Mémoires du colonel de Pontbriand citent un fait qui prouve les relations suivies de Morel avec les chouans ?.

1. Fille de Casimir de la Guyomarais et de M'° de la Goublaye de Nantois. Mi: Mathilde de la Guyomarais habite encore aujourd'hui le château : c'est à elle que nous devons de si précieux renseignements sur les événements de 1793.

2. Voici le fait curieux recueilli par le colonel de Pontbriand :

« Le 22 janvier 1800, deux chouans ignorant que la petite ville de Plancoët était au pouvoir des républicains, y revinrent assez tard et furent faits prisonniers. Un officier nommé Malter les fit conduire sur le bord de la rivière d'Arguenon, et, après les avoir fait dépouiller et lier ensemble, il ordonna de les tuer à coups de baïonnette. Ces malheureux ainsi massacrés furent jetés ensuite