Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits

406 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE

tout sera pur et sincère comme nos vœux pour le bonheur et la prospérité du digne Prince quenous désirons combler de bénédictions à son passage. Voudrez-vous bien, Monsieur le Sous-préfet, transmettre à qui de droit le désir que nous vous témoignons, si vous n’en trouvez pas l’accomplissement impossible, etme donner vos ordres et me faire connaître vos intentions dans le cas où l’on approuverait notre projet.

A gréez, Monsieur le Sous-préfet, mes salutations et mes civilités très humbles.

V. Cuéverer!.

Le sous-préfet transmit à ses chefs la supplique du maire d'Orly, et l’histoire ignore ce qu'il en advint : il convient de dire que Chévetel se savait à cette époque assez menacé, et celte amplification dithyrambique n'avait d'autre but que de détourner une révocation réclamée par certains de ses administrés : on l’accusait de s’ériger en seigneur, de rétablir à son profit et à celui de ses créatures les anciens usages féodaux... D'ailleurs voici la note qui, émanée de la Direction de la police, parvint au cabinet du préfet :

Le sieur Chévetel, maire de la commune d'Orly (Seine), est signalé comme ayant de fort mauvaises opinions. On lui reproche d’avoir participé aux crimes de Danton, dont il était l'ami, et ces reproches sont

4. Archives nationales, F{Bx, Seine, n° 17.