Un Agent des princes pendant la Révolution : le Marquis de La Rouërie et la conjuration bretonne 1790-1793 : d'après des documents inédits
408 LE MARQUIS DE LA ROUËRIE
dix ans la conduite de ce maire et les opinions qu'il manifeste hautement ont toutes les apparences d'un vif attachement à la famille royale et d’un véritable retour à la bonne cause. Afin de vous mettre à portée d'en juger, Monseigneur, j'ai l'honneur de vous adresser un billet qu'il écrivait le 14 octobre dernier à M. le sous-préfet de Sceaux. Les sentiments qui y sont exprimés ont un tel caractère de vérité qu'il serait impossible de feindre mieux ce que l’on ne sait pas sentir. — Le sieur Chévetel remplit d’ailleurs parfaitement ses fonctions de maire, et il paraît difficile de le remplacer sous ce rapport. — Quoi qu'il en soit, les faits qui vous sont signalés viennent appuyer la première accusation et commandent de nouvelles investigations. — J'en ai conféré avec M. le sous-préfet. Aussitôt qu'il m'aura fait parvenir le résultat des recherches qu'il a déjà commencées et dans lesquelles il mettra le plus grand soin, je m’empresserai de les communiquer à Votre Excellence, J'ai l'honneur d'être avec respect, Monseigneur, de Votre Excellence, Le très humble et très obéissant serviteur,
Cragroz!.
Et le Ministre concluait par cette note griffonnée sur le dossier :
Ne citer que les derniers faits : on peut dire seulement que la conduite de ce maire pendant la Révolu-
tion pourrait exciter de fortes présomptions contre lui.
1. Archives nationales, F{Bx, Seine, 17.