Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues

CHAPITRE DEUXIÈME.

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que ses amis croyaient la seule propre à finir, en l’usant, la Révolution. Selon lui, lorsqu'on discuta la question des deux Chambres, Mirabeau vint le trouver, exploita son attachement superstitieux aux vieux privilèges de la noblesse, et obtint implicitement de lui, conire la future Chambre des pairs, le vote négatif qu'il souhaitait (1). Un peu plus tard, — ceci nous semble plus difficile à croire, mais de la part de Mirabeau toutes les audaces sont croyables, — Mirabeau aurait songé à donner Calonne pour successeur à Necker. Avec Talleyrand, il aurait demandé à son ancien ami de recommander cette combinaison aux membres du côté droit. D'Antraigues aurait subordonné son concours à une acceptation de Calonne, qui ne vint pas. En tout cas, cette singulière négociation termina ses relations avec l'homme qui était alors le maître tout-puissant de l’Assemblée (2). Disgracié en quelque sorte et tenu à distance par la majorité de ses collègues, d'Antraigues fit de nouveau appel à l'opinion publique dans des brochures. De cette époque datent son Mémoire pour la défense des mandats impératifs, développement d’une thèse chère à son esprit, mais désormais discréditée sans retour ; ses Observations sur le divorce, où l'ami de la Saint-Huberty trahit ses préoccupations intimes; quelques pages sur la nouvelle division du royaume, et enfin deux Discours anonymes, antérieurs au départ du due d'Orléans pour l’Angleterre; car l’auteur, en appréciant dans son ensemble l'œuvre législative en élaboration, accuse vivement l’influence du Palais-Royal sur ces réformes précipitées. En

(1) Adresse à la noblesse de France, D. 44-48. — De LOMÉNIE, les Mirabeau, t. N, p. 44-45.

(2) Réflexions sur notre position que je soumets au jugement de A. de Las Casas, etc. (A. F., France, vol. 634, folss 1% et suiv.)