Un agent secret sous la révolution et l'empire : le Comte d'Antraigues
18 CHAPITRE DEUXIÈME.
avait sur l'insurrection de ses compatriotes la même opinion que le maréchal de camp Conway, désigné par les princes pour la diriger, et qui de Chambéry, où il se tenait immobile, lui écrivait : « Ce n’est au fond qu'une chimère. »
De sa participation à ces complots inoffensifs, d'Antraigues fut néanmoins puni sans pitié par ses anciens vassaux. Déjà, au lendemain de l'événement de Varennes, la municipalité d’Aizac avait fait enlever les deux canons qui gardaient la porte de la Bastide. Au printemps de 17992, la jacquerie rurale déchainée dans le Vivarais s’en prit surtout, sur des ordres secrets venus, disait-on, du cénacle orléaniste de Paris, à d’Antraigues, à tout ce qui, hommes ct choses, lui tenait de près. Les paysans envahirent ses châteaux, les hommes armés de leviers, de marteaux, de pioches, les femmes munies de sacs et de paniers pour emporter le butin. À Castrevieille et au Bruget, ils se contentèrent d’abattre les tours; à Laulagnet (28 mars), tout ce qui ne fut pas volé fut brisé ou brülé; on n’épargna pas plus les objets d’art que les meubles et les provisions; on anéantit jusqu'aux portes et aux fenêtres. Les commissaires du département arrivèrent pour les contenir (c'était l’usage alors) quand tout était fini.
Une partie des pillards poussa ensuite le cri de : « À la Bastide! » Un des commissaires, Gleizal, le futur conventionnel, essaya de les arrêter; on lui répondit par des insultes et des menaces : « Vous êtes un aristocrate; vous nous cachez les décrets qui ordonnent la démolition
beaucoup de dépenses, notamment pour le Vivarais ». En conséquence il lui a remis, de juillet 1791 à juillet 1792, diverses sommes dont le total s'élève à 19,987 liv. 8 d