Un collaborateur de Mirabeau : documents inédits
— 130 —
homme; les institutions contraires à la nature seront toujours combattues par elle. Qu'il nous suffise de dire que le célibat ecclésiastique n’est pas plus sage aujourd’hui et le mariage des prêtres moins désirable ou nécessaire.
Voilà done, Messieurs, à quoi se réduit cette question historiquement envisagée. Les partisans du célibat des prêtres nous citent quelques opinions particulières, quelques décrétales, quelques articles de conciles, dont l’Eglise de France n’admet pas même les points de discipline, et nous citons en faveur du mariage des prêtres les Livres saints eux-mêmes, la doctrine évangélique, l'exemple des apôtres, celui de saint Pierre, chef des pontifes, l’histoire de la primitive Eglise, mille exemples postérieurs, des réclamations sans nombre de princes, d’évêques, de peuples quand le célibat prévalut, la perte des mœurs, enfin des siècles de débordement et de scandale.
Quoi! un homme, une assemblée de quelques hommes, ont osé dire à une multitude de citoyens répandus dans tous les empires : « C’est en vain que la nature impose à votre existence l’obligation de la perpétuer dans vos descendants, qu’elle vous y sollicite par la loi la plus générale, la plus impérieuse ; c’est en vain que la religion vous appelle à l’union conjugale, accompagnée de préceptes , d'exemples et d'autorité; c’est en vain que la société, d'accord avec la religion et la nature, vous presse de subir cet honorable lien ;.….. n'importe! nous vous interdisons