Un collaborateur de Mirabeau : documents inédits

99 auprès d'eux notre sûreté et à nous tenir dans une certaine réserve avec la République française, tandis que vous ne devez pas ignorer que ces alliés nous traitent avec beaucoup d'indifférence, que depuis notre révolution ils ont cessé toute relation officielle avec nous et ne répondent à aucune de nos lettres. On se dit : Puisqu'il est de notre plus grand intérêt d'obtenir l'amitié de la République française, pourquoi faut-il que nous fassions dépendre nos démarches et nos procédés de l'opinion que des alliés aussi tièdes que les Cantons peuvent en concevoir ? Si la Suisse venait à rompre avec la République française, de laquelle de ces deux puissances nous conviendrait-il d’avoir gagné la bienveillance et laquelle des deux serait pour nous l'ennemi le plus redoutable? Si les Suisses, prévenus contre notre révolution et notre constitution démocratique, ne se souciaient pas de se rapprocher de nous, qu'aurions-nous

gagné à leur faire notre cour en tenant une