Un faux Louis XVII : le baron de Richemont en Alsace 1848-1851

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— Alors venez à Frohsdorf, vous serez bien reçu.

— Je m'en garderai bien! Cette affaire me cause déjà assez d’embarras dans mon diocèse, Je n’irai donc pas m’en créer de nouveaux, À moins que je ne sois invité par la famille royale, Et en ce cas ce serait seulement à deux conditions, savoir : qu’on me laissât le temps d'exposer tout ce qui s’est passé à Niederbronn et que les entretiens avec la princesse eussent lieu sans témoins.

— Je me vois forcé de communiquer la lettre de M. Tribuquet à tous les évêques de France.

— Je ne vous en détournerai pas. Mes vénérables collègues sauront l’apprécier et s’abstiendront de prononcer dans une affaire qu’ils ne connaissent pas, et de me condamner sans m'avoir entendu.

— Tout le monde sait que vous êtes de bonne foi et que vous vous laissez tromper par les miracles de Niederbronn; miracles que je mets au même rang que ceux de St Janvier à Naples, sans lesquels on peut se sauver,

Mon sérieux silence a dû prouver à M. Dubois que son observa: tion n’était pas de mon goût. Sans y prêter la moindre attention, Je me suis contenté de dire finalement à M. Dubois. — Un moyen bien simple de terminer cette affaire, ce serait d'accepter l’entrevue avec la Duchesse d'Angoulême, que le prétendant demande depuis si longtemps, puisqu'il a déclaré formellement que si après lui avoir fait connaître quelques faits de leur jeunesse que personne ne connaît que Dieu et eux deux, sa sœur ne se jetait pas dans ses bras, t passerait condamnation et irait s'ensevelir dans un couvent.

C’est ainsi que se termina cet entretien.

A peine ce Monsieur fut-il sorti de chez moi que j’eus l’idée d’envoyer par politesse mon domestique pour linviter à dîner immédiatement avec M. le baron de Richemont qui arrivait, voulant lui donner par là une marque de franchise tant de ma part que de celle du Baron qui aurait désiré lui parler, ainsi qu’il s’est exprimé ensuite à cet égard. Mais le domestique arriva trop tard, M. Dubois était parti ».

Fait à Sigolsheim ce 17 juillet 1851.

+ A. Ev. de Strasbourg.

L'affaire du Baron de Richemont s’ébruita et le ministre de la République française en demanda compte à Mgr Ræss.

L’évèque en un long mémoire cita plusieurs révéla-