Un mémoire inédit de Francis d'Ivernois sur la situation politique à Genève audébut de 1791 ....
19 besoin pour le devenir de se faire inscrire et de se mettre en montre comme les plus capables, ce qui en éloigne les plus modestes ; enfin parce que ces adjoints ne seront jamais que des automates sous un gouvernement aristocratique et que, sous un gouvernement contraire, ils risqueront de devenir ce qu'on appelle avec effroi des démagogues.
L'auteur de ce mémoire s’est étendu sur cette combinaison d'amovibilité, parce qu'elle est àses yeux l'unique base sur laquelle puisse porter une véritable régénération. et, loin d'y voir des inconvénients, s'il ne la fait revenir que tous les dix ans, c'est uniquement afin de ne point effrayer ceux qu’une amovibilité quiniquenniale aurait absolument repoussés.
La ténorisation des chapitres dont il présente l'essai développera d'elle-même les principes qui l'on dictée. Il se bornera à énoncer les principaux.
Le sort des classes étrangères à celles de la Bourgeoisie exige des améliorations promptes et considérables. En vain croirait-on les pouvoir contenir longtemps avec des caresses intéressées. La seule qui aura un effet durable sera la sage politique qui les préparera et leur assurera de jouir très promptement dans leur patrie de tous les droits de l’homme et du citoyen. Or, cette entreprise exige un bouleversement complet du système de 1782. En effet, ce système établissait les gradations de manière qu'il y eut le moins possible de Bourgeois, beaucoup de Natifs, peu d'Habitants et une grande masse de Domiciliés et de Sujets. Le nouveau système exige, tout au contraire, pour se maintenir, qu'il n'y ait plus de Sujets, presque plus de Domiciliés, un assez grand nombre d'Habitants, mais choisis, le moins possible de Natifs et