Un mémoire inédit de Francis d'Ivernois sur la situation politique à Genève audébut de 1791 ....
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les individus y concourussent tout au moins dans une égale proportion, il faudrait astreindre à prendre chaque année trois coupes pour chaque domestique. Bien entendu qu'on devrait les payer à la Chambre quelque chose de plus que le plus haut prix qu'elle en aurait ellemême donné, ou un prix quelconque au-dessus de celui des marchés publics, avec faculté cependant de s’acquitter en payant la différence en argent.
À quelqu'arrangement de ce genre on en pourrait joindre d’autres, destinés à borner d'avance les gains de la Chambre dans les temps d'abondance et sa perte dans ceux de disette, enfin à lui donner une indépendance qui la mette à l'abri des événements et des défiances. Cette indépendance ne peut s'obtenir que par la publicité de ses opérations, et par l'accroissement de ses capitaux. ce qui ne peut s'opérer qu’en faisant marcher de front les perfectionnements qui la regardent avec les autres perfectionnements politiques.
Au reste, cette application de l’excédent des revenus publics, durât-elle, reculerait sans la résoudre les difficultés qui s'élèvent déjà sur les impôts. L'excédent ordinaire des revenus de Genève. en ne le supposant quà 1/6, forme un surplus qu'aucun peuple libre ne verra sans jalousie à la discrétion de ses administrateurs. Aussi, lorsque ceux de Genève rétabliraient dans sa première intégrité le droit du Conseil Général sur les impôts, en renonçant aux loteries et à tout emprunt; quand il s'engagerait à publier annuellement le bilan de ses finances — comme la quotité des anciens impôts a presque doublé et offre un excédent qui augmentera avec les richesses — il serait absurde de se flatter que le Gouvernement puisse s’attribuer à perpétuité la propriété de ce surplus.