Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

— 120 —

ainsi qu’il le dit lui-même, ce qu’il y a de plus rare, des faits et des témoignages nouveaux; surtout il lui donna un point vivant pour se reconnaitre au milieu des systèmes abstraits, inventés après les événements (1). Baudot est, en effet, plus qu’un témoin des événements dont il fait le récit, il fut lui-même un des acteurs de célte grandiose tragédie, et nous avons vu que son rôle n’y fut pas des moins importants. Son ouvrage respire la sincérité, et dès lors, sa véracilé, pas plus que son impartialité, ne saurait être mise sérieusement en doute. Ge n’élait pas, d’ailleurs, pour la postérité qu’il écrivait, c'était pour sa famille, pour ses amis, qu’il voulait faire juges de sa conduite, et pour protester éternellement, lui proscrit, contre la proscription. « C’est ici un «livre de famille, je ne pense pas que le public puisse y prendre un grand intérêt... « J'écris pour ma famille, mes amis, les nombreux « commettants qui m'ont honoré de leurs suffrages. « Si j'avais pu faire connaître mes principes et mes « idées sur la Révolution, par un autre moyen que « celui de la presse, je l'aurais préféré, mais la voie « des manuscrits, la seule qui eût pu suppléer à l’im« pression, est longue, dispendieuse et insuffiSante (2)...

« Je suis bien près de la mort, je veux me sur« vivre, si je puis, non pas tel que les autres m'ont

A

(4) Edgar Quinet. — Préface de la Révolution. (2) Baudot, — Notes historiques, p. 289.