Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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leur raison, mais par ce qu’ils avaient émis des opinions contraires à l’empereur. J'en connais quatre pour ma part, mais on conçoit que ce nombre est bien faible, en comparaison de la réalité.

« Voici le nom des quatre dont je me souviens, et la cause de leur détention...... ... 4° M. de Sade. Celui-ci est l’auteur de plusieurs ouvrages d’une monstrueuse obscénité, et d’une morale diabolique. C'était sans contredit, un homme pervers en théorie, mais enfin, il n’était pas fou, il fallait le faire juger sur ses œuvres.

« Il y avait là germes de dépravation, mais pas de folie; un pareil travail supposait une cervelle bien ordonnée, mais la composition même de ses ouvrages exigeait beaucoup de recherches dans la littérature aucienne et moderne, et avait pour but de démontrer que les plus grandes dépravations avaient été autorisées par les Grecs et les Romains. Ce genre d'investigation n'était pas moral, sans doute, mais il fallait une raison et du raisonnement pour l’exécuter, il fallait une raison droite pour faire ces recherches qu’il mit en action sous forme de roman, et qui établit (sic) sur des faits une sorte de doctrine et de système.

« Quoi qu'il en soit, on le mit d’abord en prison à Sainte-Pélagie, le 5 mars 1801, on trouva ensuite plus simple de le déclarer fou, et il fut transféré le 9 mars 1803 à Charenton ; il y est mort le 2 mars 1814, après une détention de quatorze ans, déclaré fou. More Imperatoris.