Un missionaire de 93 : Marc-Antoine Baudot : son róle politique, ses missions, ses mémoires ou notes historiques

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— 1471 — DE L'ANARCHIE —

« L'anarchie a toujours été le grand mot de tous ceux qui ont voulu le despotisme ou le pouvoir absolu. Les puissances de l’Europe se coalisèrent à Pilnitz pour renverser l'anarchie en France. Bonaparte, au 18 brumaire, prétendait n'avoir détrôné que l’anarchie. Les Ministres des ordonnances, et leurs partisans, prétendaient qu'ils voulaient arrêéter l'anarchie. Comme si le peuple avait intérêt à l'anarchie, et pouvait subsister avec l'anarchie ! Yest celui qui travaille tous les jours pour vivre qui a le plus besoin de l’ordre ; la moindre interruption dans ses occupations expose la vie de sa famille et la sienne. Le pillage même ne lui sert à rien ; c’est un accident qui n’a que la durée de l'évènement. C'est une occasion de dissipation, c'est une ivresse morale ; tout est détruit, consommé ; quand la raison revient, il n’y a plus qu’un souvenir amer. Au reste, l’anarchie est moins, comme on pourrait le croire, dans la confusion des pouvoirs, que dans l'opposition, même légitime, à l'autorité. C'est ainsi qu'il y a toujours eu anarchie sous le règne de Charles X.

« L'anarchie qui provient dela confusion des pouvoirs cesse d'elle-même par le besoin de l’ordre, qui est le besoin impérieux, nécessaire, et indispensable, de toute société. L’anarchie qui naït de la violence du pouvoir ne peut se terminer que par une catastrophe. Heureux quand cette fin est à l'avantage des peuples !