Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

SLOVÈNES ET ITALIENS 125

habitants. En 1735, la proportion entre le chiffre des habitants de la ville, en majorité italiens, et celui des habitants de la banlieue, paysans slovènes, était donc de 53,3r contre 46,69 %. Dans les go années suivantes, la population de la ville s’est accrue de 37.00b, celle de la banlieue de ro.3go âmes seulement. On voit la disproportion résultant du fait: de l’affluence de la population du hinterland sur le petit territoire de la ville (5,32 kilomètres carrés), tandis que la banlieue, avec ses 89 % kilomètres carrés, était réduite à une augmentation normale de sa population. Néanmoins, et maloré l'assimilation d'une grande partie des immigrés de la ville par la population italienne, les Sloyènes formaient encore en 18br1, d'après le recensement de cette année, 29,7: % des habitants. Les statistiques suivantes, établies par le municipe italien de la ville, eurent tendance à diminuer constamment le nombre des Slovènes en faveur des Italiens. C’est ainsi qu'elles font tomber en 1880 le nombre des Sloyènes à 21,79 % et en r900 à 16,85 %.

En dehors de Trieste, il y a sur le littoral illyrien deux autres villes où la lutte entre lialiens et Yougo-Slaves est extrêmement vive : Gorica (Gorizia, Goritz) et Pola. À Gorica, 10.790 Yougo-Slaves sont en face de 14.812 ltaliens. Ces derniers n'ont, toutefois, qu'à peine la majorité absolue, par suite de la présence dans la ville de quelques milliers d'habitants allemands. À Pola, le résultat des élections fut le suivant : 3.428 voix au candidat yougo-slave, et 3.877 au candidat italien. D'après le recensement officiel, Pola compte, parmi ses habitants, 15.93r Yougo-Slaves, 29.108 Italiens et 9.046 Allemands (1).

Il y eut, en juin 1913, une élection à la Diète de Trieste. La Neue Freie Presse, de Vienne, du 4 juin, écrivit ce qui suit au sujet de ces élections : « Les Italiens nationaux libéraux entamèrent avec beaucoup d'activité leur campagne

(x) En 185», il n'y avait à Pola que Soo Italiens. Cf. Virginio Gayda L’Italia d'oltre Confine (Milan-Rome. rgr4), p. 16.