Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes
prennent -
SLOVÈNES ET ITALIENS 107
On invoque souyent cet argument que jamais l'Adriatique n’à eu longiemps deux maîtres, mais que, invariablement, par une sorte de loi historique, le maître de l'une
l'autre des deux côtes orientale ou occidentale a été en ete temps le seigneur de l'Adriatique. Une assertion de cette espèce est toujours quelque peu hasardeuse. Pourquoi deux Etats ne se partageraient-ils pas la possession de l'Adriatique? L'époque où une mer fermée (mare clausum) en temps de paix était légitime, cette époque est passée depuis longtemps, elle est close; certainement, l'heure est propice pour montrer que l'Angleterre a tué le principe du mare clausum dans ses guerres contre les Espagnols et: les Portugais. Et yoici que, maintenant, on envisage sérieusement la création d'une mer fermée dans une autre partie du monde!
Pour des raisons stratégiques, dit-on, l'Italie doit être la seule maîtresse dans l'Adriatique, parce que sa côte orientale, toute basse, est trop exposée, militairement parlant. Afin de er la côte Est de l'Italie, tout le littoral illyrien et la majeure partie de la côte dalmate doivent devenir italiens, et Split (Spalato) et Dubroynik (Raguse) doivent demeurer sous le feu des canons italiens. Mais il vaut toujours mieux être franc. Que les Italiens avouent donc qu'ils ont besoin d'être les seuls à contrôler l'Adriatique, afin de s'assurer dans l'avenir la domination économique des Yougo-Slaves. La Yougo-Slavie doit être un pays où importer les produits de l’industrie italienne, et le commerce italien doit avoir le monopole dans les Balkans, de telle manière que l'essor de l’industrie indigène puisse être entravé dès le début même. Peut-être les Italiens rêvent-ils même de déverser le flot de l’émigration italienne sur les Balkans et de doter le pays de colonies italiennes.
Il n'est jamais prudent de narrer des contes en dehors de l’école. Un économiste politique italien (il se nomme Mario Alberti) a expliqué pourquoi l'Italie doit être seule maîtresse dans l'Adriatique. Grâce à la possession de cette mer, l'Italie