Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes
LE
DE
QUESTIONS ÉCONOMIQUES SLOVÈNES 167
la « Banca Commerciale Triestina ». Toutes les autres banques n'étaient que des succursales de maisons de Vienne. Par suite dé sa lenteur à traiter les affaires, la Banca Commerciale est à peine parvenue, au cours d'un demi-siècle, à élever son capital investi à 8 millions de couronnes, el elle s’est finalement trouvée obligée de fusionner avec la Wiener Bankverein, de telle manière que la direction passe tout entière entre les mains des financiers viennois. On a donc pu dire en toute vérité que Trieste ne possède qu'une seule banque locale indépendante, la Jadranska Banka (Banque Adriatique). Par suite de la rapide prospérité de cette entreprise, la Ljubljanska Kreditna Banka (Banque de Crédit de Ljubljana) et deux grandes banques tehèques, la Zivnostenska Banka (Banque Industrielle) de Prague et la Ustredni Banka (Banque Centrale), ont fondé des succur-
sales à Trieste. Aussi, les banques slaves sont-elles devenues
un facteur important à la Bourse de Trieste, et le « Drang » économique allemand vers l’Adriatique trouve-t-il dans le capital slave un heureux et dangereux rival.
La beauté des Alpes sloyènes et de la côte maritime, la foule de spectacles pittoresques que présentent les terres slovènes sont telles qu'il suffirait de quelques efforts pour développer l'industrie touristique et pour en faire üne source de revenus considérables pour le pays. Aussitôt qu'on aura pu se servir des capitaux d'exploitation nécessaires et que les touristes auront la certitude de trouver le confort indispensable, les pays slovènes deviendront certainement un centre important de l'industrie hôtelière en Europe. Plusieurs hôtels de touristes ont déjà été fondés dans les régions alpines et n'ont eu aucune difficulté à lutter avec succès contre des hôtels tenus par des étrangers. Les pays slovènes peuvent réellement devenir un rendez-vous favori des touristes: la beauté de leurs paysages autorise certainement à le penser.
Une nation ne peut pas développer pleinement et librement ses ressources économiques naturelles, à moins de jouir librement de son indépendance politique et financière.