Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes
28 PRÉFACE
divers — anneæion ou protectorat — posséder la presque tolalité des côtes, au nord de l'isthme que commande Brindisi et Vallona; cette vue d'avenir la conduit à considérer avec une certaine défiance tout ce qui peut fortifier la puissance soit de la Grèce au sud, soit de la Serbie au nord. En ce qui concerne ces derniers, le duc G. A. Colonna di Cesaro, député, président de la « Dalmatie italienne », a exposé, dans la « Revue » du 15 mars 1917, les bases sur lesquelles il entend asseoir « une entente amicale italo-serbe » : L'Italie, dit-il, doit annexer non seulement Gürz el Gradisca, le Trentin, Trieste, mais encore l'Istrie et la Dalmatie; il assure que l'Italie verrait avec joie s'établir une nation croate vraiment indépendante, entendez indépendante de l'Autriche et de la Serbie; « que si, ajoute-t-il, avec le temps, les rapports de voisinage el les sentiments d'affinilé devaient amener par la suite une entente et une fusion des peuples croate et serbe, cette fusion, cette union se ferait sous les meilleurs auspices, parce que ce serait une fusion naturelle... ». Ainsi serait remise à une période ultérieure de l'histoire la création de l'unité des Slaves du Sud.
Slaves du Sud et Serbes ont un point de vue fort différent et réclament l'unité de .la nation sud-slave, avec comme débouché naturel vers l’'Adriatique la côte depuis Trieste jusqu'à Scutari; ils font valoir que la Dalmatie est tout entière slave, que l’Istrie et Fiume le sont en majorité, que toute la campagne autour de Trieste l'est de même; seule, la ville de Trieste compte une majorité ‘italienne ; mais, ajoutent-ils, couper Trieste de son hinterland, c'est décréter sa mort.