Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes
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LA LUTTE NATIONALE DES SLOVÈNES 37
de l'impérialisme allemand s’étendait sur elle pour toujours. L'expérience montre actuellement quel danger résulte du fait qu'on a laissé l’Allemagne devenir assez puissante pour que l'organisation allemande, la « discipline » allemande puissent mettre en péril les relations pacifiques entre les Etats de l'Europe, et la fin de la présente guerre ne pourra nous assurer dans l'avenir les bénédictions de la paix que si tous les obstacles opposés par la nature aux attaques allemandes sont complètement maintenus et renforcés. Adoptet-on ce point de vue, le cas des nations qui ont eu à lutter contre l'Allemagne pour leur propre existence devient un problème européen. Or, c'est précisément à ce point de vue qu'on s'est placé pour écrire ce livre sur les Sloyènes.
L'histoire des Slovènes est celle d’une lutte désespérée pour l'existence nationale. Depuis le temps de Charlemagne jusqu'à la guerre actuelle, cette lutte a été soutenue sans paix ni trêve, sans espoir de réconciliation, elle ne peut finir que par la victoire ou la disparition du peuple slovène. L'Allemagne a refusé aux Slovènes le droit de vivre; ceux-ei ont dû combattre tour à tour pour leur langue, pour leur territoire, pour leurs libertés civiles et démocratiques, pour leur existence sociale et pour un développement possible.
« Guerre au couteau contre l'Allemagne », tel est le mot d'ordre des Sloyènes. Aussi rien na-t-il, depuis des siècles, aussi profondément remué l'âme de la nation que l'espoir et la possibilité de voir le militarisme allemand abhorré finalement écrasé par les puissances alliées. Aïnsi, les Sloyènes seraient délivrés de leur pire ennemi; ils pourrraient dès lors, avec raison, envisager un avenir plus libre et plus heureux.
À propos du sort des Slovènes, nous sommes en droit d'instituer une comparaison entre les principes de gouverment qui sont établis dans l’Empire britannique à l'égard des peuples d’autres races et ceux que l'Allemagne met en pratique. D'une part, voici la prudence, le bon sens, la science gouvernementale pratique, la tolérance politique;