Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes
64 UN REMPART CONTRE L'ALLEMAGNE
une existence légale et fut parlée par les princes et les nobles. En 1227, le Minnesinger (maître chanteur) Ulrie von Lichtenstein complimenta en langue slovène la chevalerie et la noblesse de Carinthie. Cette langue était employée dans la cérémonie solennelle de l'investiture ducale; elle était aussi celle des cours de Célovec (Klagenfurt) et de Vienne.
Dans son récit de l'Investiture de 1286, l'abbé Ivan de :Vefrinje rapporte que, lorsque le duc de Carinthie fut accusé devant l'empereur de certaines fautes, il dut se défendre en slovène; en outre, c’est dans cette langue qu'il dut prononcer le jugement devant l’empereur. A l’époque des guerres contre les Turcs, l'approche de ces derniers était signalée par des messages en slovène, écrits en caractères glagolitiques et appelés Turski-Glasi (paroles turques), et les lettres missives conyoquant la Diète de Carniole contiennent des signatures écrites en vieux caractères slaves.
Mais, pendant toute cette période, le Saint-Empire romain germanique écrasait les Sloyènes de tout le poids de son énorme organisation; il étouffait chez eux toute possibilité d’un développement futur, il confisquait terre et liberté. Le plus grand malheur de ce peuple résida dans ce fait que la frontière de l'empire, passant de Quarnero à la Drave à travers le Kras (Carso, Karst), constituait une barrière infranchissable entre lui et les Etats vougo-slaves et empéchaït toute coopération politique entre les Slovènes et leurs parents de race.
D'autre part, les Sloyènes tiraient certains avantages de leur union, sous la suzeraineté des Habsbourg, en un groupe de provinces historiquement et socialement homogène, qui corespondait à l’ancienne Carinthie. Les Habsbourg ont toujours reconnu l’indivisibilité de la Carinthie, de la Styrie et de la Carniole, et à chaque nouveau partage, ces trois pays sont demeurés groupés ensemble ayec Gorica (Goritz) et l'Istrie. À l’appui de cette assertion que l’union de ces pays est basée sur une loi historique aussi bien que sur une nécessité économique, nous renverrons le lecteur à l'opinion
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