Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes

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DÉVELOPPEMENT HISTORIQUE DES SLOVÈNES 6

autorisée de Arnold Luschin von Ebengreuth, le nationaliste allemand, professeur d'histoire du droit autrichien à Gratz. Dans son Grundriss der Osterreichischen Reichsgeschichte (Eléments de l’histoire de J'Empire d'Autriche), Luschin von Ebengreuth fait la constatation suivante : « Certaines relations anciennes subsistent, d'autre part, entre les trois régions alpines : Styrie, Carinthie et Garniole, qui ont été comprises à un moment donné dans le duché de Carantanie, et qui, après l'invasion de 1335, ressuscitèrent rapidement grâce à la similitude de leur population el de leurs conditions économiques. La Styrie assuma alors, tant au point de vue législatif qu'au point de vue politique, la direction de ces trois pays qui, au xy° siècle, firent retour à l’ensemble sous le nom de « basses terres de l'intérieur » et, par la suite, sous celui « d'Autriche intérieure ». Dans l'expression Carniole, nous englobons, avec la Carniole actuelle, l'Istrie et Rijeka (Fiume), car ces pays eurent, dans le passé, la même administration que la Carniole.

Les grands événements de l’histoire ont d’ailleurs mis toujours en pleine lumière la solidarité de tous les Slaves du Sud, sans en excepter les Slovènes. C’est ainsi que les guerres turques créèrent un lien puissant d'union entre les Yougo-Slaves, non pas simplement à cause du danger commun et de la nécessité de se défendre, maïs parce que les invasions turques chassèrent vers le Nord beaucoup des Yougo-Slaves les plus méridionaux en mélangeant ainsi les

populations du Nord et celles du Sud. Ges migrations .forti-

fièrent considérablement le sentiment de l’unité de race.

La Réforme réagit profondément sur les Sloyènes. Il leur sembla que le cauchemar de plusieurs siècles avait pris fin: une vie libre, nationale et intellectuelle commença de jaillir des cendres du passé, et la liberté spirituelle accéléra les débuts d'un nouveau réveil national. Mais pour une classe rurale appauvrie, contraire à une lointaine aristocratie, le problème économique du bien-être matériel était de bien plus grande importance que le réveil spirituel.

Un Rempart contre l’Allemagne, E 5