Un rempart contre l'Allemagne : les Slovènes
84 UN REMPART CONTRE L'ALLEMAGNE
peuples y envoient leurs représentants. Il faut donc que les Slovènes y envoient, eux aussi, les meilleurs fils de leur nation.
Mais les Slovènes tenaient une réponse toute prête pour Anastasius Grün. Une union politique avec l'Allemagne serait une trahison, car par là l'Autriche tomberait au rang de domaine de la couronne et l’empereur à celui de lieutenant gouverneur sous le gouvernement de Francfort. Il serait dangereux pour l'Autriche de former un Etat uni à l’Allemagne ou de se joindre à la Confédération germanique. Cent quatre-vingt-dix députés autrichiens seraient impuissants contre les six cents députés allemands de Francfort. Le jugement suivant porté sur l'Allemagne est encore plus caractéristique : « En Allemagne, l'idéal humanitaire et la liberté n’ont pas de demeure stable; ils en auront une, au contraire, dans une Autriche imprégnée de l'esprit de justice et d'équité. Les Sloyènes n’ont aucune raison pour craindre la Russie, mais ce qu'ils veulent ayant tout, c’est de voir l'Autriche indépendante ».
Les Sloyènes participèrent aux élections pour le Parlement de Francfort, avec le même bon ordre et le même esprit de discipline politique que les Tchèques. Leur sens politique et leur organisation étaient encore dans l'enfance. Il est juste cependant de dire que le mouvement contre Francfort ne fut pas sans heureux résultats.
Quand l’archiduc Joachim donna audience aux députés des Etats de Carniole, afin qu'ils lui expliquassent les vœux de la Diète de Carniole, Bleïweis lui présenta la pétition demandant la réunion des pays sloyènes. Avec une véritable bonhomie autrichienne, l’archiduc Joachim répondait alors « Bien, vous ayez raison; à certains égards cela serait très utile ».
D'après la Constitution du 25 avril 1848, tous les pays faisant partie de l'empire d'Autriche formaient une monarchie constitutionnelle. Un de ces pays était l’Illyrie, qui comprenait les duchés de Carinthie et de Carniole, et le Littoral.
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