Une mission en Vendée, 1793
NOTE PRÉLIMINAIRE
Ceux qui ont lu le Jowrnal d’une bourgeoise pendant la Révolution, s’intéresseront sans doute plus particulièrement au Journal de ma Mission. C’est le fils de Me Jullien, à qui sa mère adressait des lettres si tendres et en même temps si curieuses pendant les années 1789, 1791, 1792, qui a laissé les notes, pièces, fragments, dont ce livre est composé. À peine revenu de Londres, où il avait terminé son éducation, M. A. Jullien fut nommé commissaire des Guerres dans les départements. Il avait alors dix-huit ans à peine.
On s’étonnera sans doute de trouver, chez un si jeune homme, tant d'esprit politique, d'énergie, de fermeté, de raison, ef en même temps, si l’on se reporte à l’époque où il vivait, de modération véritable. C’est lui qui, le premier, dénonce Carrier au Comité de Salut Public; arrête les massacres de Nantes. Il risque sa vie en cette circonstance, et Michelet, qui, en d’autres endroits de son histoire de la Révolution, se montre peu équitable à son égard, lui rend, cette fois, pleine justice. On trouvera, dans le cours de cet ouvrage, quelques-unes des pièces les plus importantes de ce terrible procès.
Les pouvoirs des commissaires des Guerres n'étaient pas légalement très étendus. Ces commissaires n’avaient point d'initiative et ne pouvaient prendre aucune mesure sans l’assentiment des représentants en mission, dont ils devaient
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