Variétés révolutionnaires

LA VRAIE DU BARRY ali

la qualité de maitresse du roi, admise, et c'était une sorte de charge à la cour, Mme Du Barry remplit cette fonction avec un tact extrême. Nous croyons avoir fait justice de l'imagination ridicule qui représente la favorite comme une femme grossière et sans éducation. Les portraits de Drouais, les bustes de Pajou, nous la montrent telle qu’elle parut aux yeux de tous, séduisante au plus haut point, avec sa belle taille, son port de déesse, ses mains et ses pieds de reine, ses dents superbes, ses cheveux blonds, ses yeux bleus foncés, ses cils et ses sourcils bruns, son regard net, franc et ouvert. Son teint brillait d’un tel éclat, que seule à la cour elle ne mit jamais de rouge. Sans avoir les prétentions un peu ridicules de la Pompadour, elle aimait les lettres et les arts, transportant à Versailles les goûts d’une bourgeoise élégante. Ainsi, quoi qu'en aient dit ses ennemis, elle dédaigna toujours de s'occuper de politique ; son désintéressement est digne d'éloges; elle n’imita pas le népotisme insatiable de {a Pompadour qui, acharnée à doter tous ses parents, « mettait les Poisson à toute sauce ». Tandis que Mme de Pompadour maintenait obstinément dans les cachots des hommes qui, comme Latude, s'étaient permis sur son compte les plaisanteries les plus innocentes, Mme Du Barry usa à plusieurs reprises du noble droit de grâce pour sauver la vie de malheureux, comme Apolline Grégeois, une paysanne condamnée à mort sur simple présomption d’infanticide, ou le