Variétés révolutionnaires

146 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES 11 ne faut plus de l'éloquence Emprunter les vives couleurs. On peut analyser le crime; Car tyran, voleur, assassin, Dans un seul mot cela s'exprime, Et ce mot là c’est. jacobin.

Quand, à la fin de certains spectacles, par une vieille habitude, on chantait l'hymne de Rouget de Lisle, les porte-bâtons soulignaient le vers « Tremblez, {yrans.. » avec une insistance qui voulait en dénaturer le sens, en appliquant cette menace aux maîtres du jour, dépositaires des destinées de la République. Mais les patriotes du parterre rétablissaient vite le sens véritable de la Marseillaise en répondant aux royalistes par cette variante: « Tremblez, chouans... », bien comprise de tous.

La jeunesse dorée gagnait en force et en insolence ; elle faisait chaque jour de nouvelles recrues parmi les émigrés rentrés à Paris. En vendémiaire an IV, elle voulut prendre part à l'insurrection des sections royalistes insurgées contre la Convention. Les muscadins comptaient sans les canons de Barras et de Bonaparte, qui refroidirent pour longtemps leur beau zèle sur les degrés de SaintRoch balayés par la mitraille. Et ils eurent, le 13 vendémiaire, la désagréable surprise de voir leur ancien chef Fréron, revenu à ses premières amours, les charger le sabre en main à la tête du bataillon des patriotes de 1789.

On ne saurait sans injustice confondre avec les