Variétés révolutionnaires

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durée; elle est comme l'amitié que je lui ai vouée pour toujours. THÉRÉSIA CABARRUS.

Tallien t'aime et t'embrasse de tout son cœur. N'en dis rien à ton mari, en femme prudente. La sérénité est sur tous les visages. Vive, vive à jamais la République. Périssent les factions, les intrigants, voilà le vœu d’une de leurs victimes. Mon griffonnage est diffus, mais je suis dans un déménagement et suis pressée. Adresse-moi tes lettres rue Saint-Georges, 9, chaussée d’Antin (1).

Cette intéressante lettre nous montre l'état précaire de la fortune de Thérésia avant son second mariage et nous la font connaître sous un jour nouveau. On ne se serait pas douté que Notre-Dame de Thermidor fut une ménagère si soigneuse. Louvet, dont elle parle, est le girondin proscrit, l'auteur de Faublas, alors (août 1794 de passage à Bordeaux avec sa femme Lodoïska. Le citoyen Ysabeau, à qui elle recommande son amie la citoyenne Constance Nairac est l’ex-abbé Claude-Alexandre Ysabeau, cidevant oratorien, membre de la Convention, un des votants, envoyé en mission dans la Gironde, avec Tallien et Baudot, rappelé avec eux et renvoyé à Bordeaux après le 9 Thermidor. La maitresse de Tallien y parle aussi de son premier mari, le marquis de Fontenay, qui, avant la Révolution, avait déjà dilapidé la dof princière constituée à sa fille par le financier Cabarrus.

(1) De notre collection d'autographes.