Variétés révolutionnaires

LUCIEN BONAPARTE 333 allusion à propos du séjour dans l'ile d'Elbe l'empêchait de monter à cheval. Avec le sentiment merveilleux qu'il avait gardé des choses de la guerre, Napoléon saisit le point faible de la coalition, le trait d'union politique et financier, c'est-à-dire l’armée anglaise ; il fallait frapper entre Anvers, où débarquaient les subsides de la Grande-Bretagne, et Gand, le centre de la conspiration royaliste. La bataille engagée à Waterloo avec des troupes en état d'infériorité numérique, par un général malade et découragé, fut un épouvantable désastre. C'en était fait de nous; la France révolutionnaire, épuisée de sang et d’or,apprenait après quinze ans de fausse grandeur ce qu'il en coûte de se donner un maitre. Lucien a laissé un important chapitre sur Waterloo; mais ce fragment n’est pas inédit : il a été publié en 1835 sous le titre de la Vérité sur les Cent-Jours. Les souvenirs du prince de Canino, écrits vingt -ans après les événements, n’ont aucun intérèt, et son récit manque d'authenticité au premier chef. On voit trop que l'écrivain se taille après coup un rôle de toutes pièces.

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Le jour même de l'installation du gouvernement provisoire, Lucien recevait l'ordre de sortir du territoire français. Il se trouvait sans argent de poche ; 1l fit demander des fonds à l’empereur, qui lui envoya

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