Variétés révolutionnaires

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frappait. Pour résister à cet assaut et répondre avec les mêmes armes, les jésuites fondèrent la société des Bons livres, la société des Bonnes lettres (par opposition aux belles-lettres profanes et impies), la société des Bonnes études, destinée à rallier les étudiants catholiques. Toutes ces associations publièrent de petits livres rédigés dans les officines de Montrouge ; ils répondirent médiocrement à l'attente de leurs auteurs.

Les factums de Nonotte ne firent pas négliger la lecture de Voltaire, et les précis historiques de Loriquet ou de Le Ragoïs touchèrent peu le public. On ne se fait pas lire par le peuple en lui offrant l'apo‘logie de l’ancien régime; on ne le passionne pas en -Jui proposant le bon vieux temps comme idéal.

Aussile Mémorial catholique, organe de la con-grégation, édifié sur le mérite des moyens de persuation, fit-il bientôt appel au bras séculier contre les philosophes. Il osa même faire remonter jusqu'au trône la responsabilité du mouvement libéral. « Le règne d’un fils de saint Louis, disait-il, a affranchi l'impiété condamnée au silence sous Bonaparte. Devenue hautaine, menaçante, à mesure que le gouvernement s'est montré plus faible, elle s’est autorisée impudemment de la Charte, elle a prétendu y lire ce qu'un roi très chrétien n’a pas voulu, n'a pas pu y mettre, le droit d’ébranler toutes les vérités qui sont à la fois le fondement de l’État et de la religion. Cependant le pouvoir a reculé devant ces prétentions insolentes, et une scanda-