Variétés révolutionnaires

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pour eux dans la coulisse. Aux Italiens, ils applaudirent la belle Adeline et Trial dans l'Épreuve villageoise. Cognel note en passant ce détail : « Toutes les fois qu'on représente une pièce qui n'a pas été jouée, chacun tient à honneur d'y assister pour en pouvoir dire son opinion. Il faut pour se procurer des billets, faire queue longtemps à l'avance, et il règne dans la salle une espèce d'agitation, certaines gens tenant à imposer leur jugement aux autres. » L'engouement des « premières » ne date pas d'hier.

Cognel, Jacquinot et Thiry assistent, à la Comédie-Française, à la centième représentation du Mariage’ de Figaro, après trente-sept mois d'un succès inoui. Notre siècle est en progrès sur ce point : les centièmes arrivent plus vite. L'opéra se donnait dans la salle de la Porte-Saint-Martin brûlée sous la Commune, construite en soixantecinq jours (Young, qui admirait cette salle à première vue, la trouva laide dès qu'il connut le temps mis à l'édifier ; il a la naïveté de l'avouer). A l'Opéra, nos Nancéens applaudissent la Guimard, la déesse de la danse, et Gardel, qui, dans le ballet d'Alcindor, « l'enlève aussi facilement qu'il ferait d'une plume, pour prendre avec elle les attitudes les plus enviables ».

Au boulevard, ils entrent chez Audinot et Nicolet, théâtres d'un genre peu relevé, mais où figurent les plus jolies femmes de Paris. Voir, pour les détails : l'Espion -du boulevard du Temple ou la Confession d'Audinot. Mais le boulevard lui-même,