Variétés révolutionnaires

PARIS EN 1787 61 avec ses cafés (voir aussi l’Espion), n'était-il pas le plus intéressant et le plus varié de tous les spectacles? «C'est, dit Cognel, une promenade qui règne autour de Paris ; elle consiste en deux grandes avenues de quatre rangs d'arbres chacune, où se tiennent les gens à pied ; au milieu est une chaussée très large destinée aux voitures ; dans les temps de sécheresse, on l’arrose deux fois par jour ; les jours de fêtes, les boulevards sont le rendez-vous de tout Paris; on y voit quatre files de voitures non interrompues pendant l'espace de plus de deux lieues; le fiacre délabré y figure à côté du plus brillant équipage. »

Au centre de la ville, les ombrages impénétrables des Tuileries attiraient et abritaient les femmes honnêtes. « On sait, en entrant dans ce jardin, qu'il est le refuge de la vertu. » Au delà du Pont-Tournant, on traversait « un lieu désert appelé ChampsÉlysées ». Ce lieu s’est civilisé depuis. En remontant le boulevard du Mont-Parnasse, aux arbres centenaires, vigoureux comme s'ils avaient poussé en pleine forêt, Cognel et ses compagnons arrivent à la barrière de Fontainebleau, où l'on dîne fort bien pour dix-huit sous. [ls sont un peu surpris de trouver les cabarets de la barrière hantés par des filles « qui ne sont plus à la mode ou qui n'y sont pas encore », couvertes de haiïllons, laissant entrevoir par les trous de leurs bas ou de leurs robes «des portions d’une chair qui n’est certainement jamais lavée ». Notre historiographe, toujours enclin aux réflexions critiques, s'étonne que « ces

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