Variétés révolutionnaires

PARIS EN 1787 « 63

magistrat. Mais ils tiennent surtout à s’instruire et visitenten même temps que les musées et les bibliothèques, les grandes écoles et les manufactures : la monnaie où l’on frappe cinquante-quatre louis d'or par minutes; le jardin du roi, l'Ecole vétérinaire de Charenton (Alfort), les raffineries de sucre de Bercy, la fabrique royale de glaces du faubourg Saint-Antoine, l'Observatoire, sans oublier les catacombes, alors presque ignorées. Mercier ne leur consacre qu'un mot en passant, à propos de l'effondrement d'une maison de la rue d'Enfer.

Pour se rendre compte de l'organisation des établissements hospitaliers, ils visitent l'Hôtel-Dieu, entretenu avec soin, dont le seul défaut est, à leurs yeux, l'encombrement qui oblige de placer quatre malades par lit.

Ils admirent l'hôpital des Enfants trouvés, qui recueille un grand nombre de ces petits malheureux et en entretient seize mille chez des particuliers dans les environs de Paris. À la Salpétrière, à la fois maison de force et de santé, ils parcourent les quartiers des aliénés et ceux où l’on détient deux mille quatre cent filles publiques, entassées dans des dortoirs à raison de cinq par lit. Au nombre de ces filles, mais dans une chambre à part, ils voient la fameuse comtesse de Valois-Lamotte, l'héroïne de l'affaire du Collier, causent avec elle et sont frappés de sa distinction, surtout de sa ressemblance avec Marie-Antoinette.

La Seine, « nourricière de Paris », était alors la