Variétés révolutionnaires

PARIS EN 1787 67

rement fidèle de la magnifique résidence dont M. le duc d'Aumale est devenu propriétaire par l’accident que l’on sait.

Thiry, pris du mal du pays, retourne à Nancy, abandonnant Cognel et Jacquinot qui, avant de rentrer dans leurs familles, décident de visiter la Normandie. Ils partent à pied par Marly, SaintGermain, et dinent à Poissy chez une hôtesse « qui leur offre autre chose que sa cuisine ». [ls prennent à Poissy la galiote, où ils rencontrent un fort amusant personnage, un vieux procureur de Rouen en bonne fortune. De Bonnières ils repartent en mazette, voiture peu suspendue, jusqu à Port-Saint-Ouen, d'où un batelet les conduit à Rouen. De Pont-Audemer à Honfleur, nouveau mode de locomotion : les bidets de la poste aux chevaux. Le Havre leur fait une impression médiocre grâce à ses rues tortueuses et à ses maisons mal bâties ; ils rentrent par la diligence à Rouen, visitent la cathédrale, la place où fut brûlée leur compatriote Jeanne d’Arc et, au théâtre, avec trois femmes et dix militaires ils assistent à la grève des spectateurs, provoquée par le refus du directeur de former un corps de ballet. De Rouen à Pont-de-l'Arche, course à pied pour rejoindre la galiote, avec « une échappée femelle de couvent », partie en escaladant le mur de clôture ‘et en se laissant glisser de là sur la route. « Tout porte à croire, remarque Cognel, qu'elle glissera plus d'une fois encore sur son chemin, » À Poissy, débarque-