Variétés révolutionnaires

66 VARIÉTÉS RÉVOLUTIONNAIRES

glisse avec une incomparable grâce, et relève bien plus fièrement la tête quand elle se croit seule. Notre reine passa près du lieu où nous étions, et nous eûmes tous trois comme un désir de fléchir le genoux au moment où elle passait, nous sentant partagés entre l'espérance d'être aperçus et la crainte d'être surpris. » |

A Bellevue, ils voient les maussades tantes du roi, et à Luciennes, la comtesse Du Barry. Dans ce pavillon merveilleux, «toutes les peintures et statues représentent des choses gaillardes ; on diraitle temple de la luxure ; mais le goût le plus parfait y règne. Partout dans les encoignures se trouvent des statues excitant à des pensées qui étaient de mise en ce séjour. Louis XV fait dans toutes les pièces face à sa maîtresse, tantôt en médaillon, tantôt en buste ou portrait. Ce roi ne faisait pas mystérieusement les choses. Nous avons aperçu madame Du Barry dans le pavillon et ensuite dans les jardins; l'ancienne favorite n’aime point être vue. Se sachant un objet de curiosité et de mépris, elle vit seule, au milieu de ses richesses et de ses souvenirs ».

De Liuciennes, les trois voyageurs vont à SaintCloud; puis, moyennant sept sols, ils rentrent à Paris par la galiote, grand bateau couvert portant quatre cents passagers. Ils visitent ensuite Chantilly, sa manufacture de porcelaine, son château, son parc, l'ile d'Amour et le salon de Vénus, le labyrinthe et le bosquet de Sylvie. On trouve dans les notes de Cognel une description singuliè-

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