Bitef

étanch ée

Ayadi révélé à lui-meme et qui du coup réussit son poème le plus achevé... Un poème à travers lequel appréhen de la monde un certain monde, et par lequel il réussit à invoquer et à rendre présent un idéal, le sien, sûrement mais celui de l’homme arabe confondu à un Orient triste et désabusé.

Sur un vaissecau combien fantôme, combien charnel, sur ce vaisseau imaginaire s’engouffrant dans les labyrinthes de l’Histoire, avec en guise de baguge le rêve dans sa densité défiant le réel, Samir Ayadi s’arrête un moment pour se demander :

»Mon beau navire ô ma mémoire Avons-nous assez navigué?«

La mémoire répond et la scène se peuple de gens-synonymes, de Ali Douagi appelant: Bayrem Et-Tounsi, »mon semblable et mon frère«. Et c’est l’évocation à travers la confrontation d’un monde un et multiple ... La féérie scénique étalée avec le même génie tout au long de la constitution des trois principales étapes de la vie du poète, exilé... L’exil, voilà à quoi renvoie, le mot »soif«, soif de désir savoir d’ètre autre chose que rien, désir demeuré désir, de déflorer cette brume qui enrobe l’homme de l’Orient avec la tristesse et la révolte inséparablement pétries dans son argile culturelle.

Le mariage entre le texte et la chorégraphie, était des plus heureux ... La simplicité captive voulait que le verbe se transformait en mouvement et le mouvement eut l’ampleur du verbe. Par un travail d’intelligence, mais de sensibilité surtout, Moncef Souissi, redécouvrant sa passion pour cette forme de théâtre qu’il porte en lui, monte une veritable composition en profondeur . . . C’est un théâtre à plusieurs niveaux, à plusieurs fonds ... On y glisse de Tun à l’autre avec cette agilité et cette spontanéité qui caractérisent le rêve ou la création artistique ... Et si le rythme baisse par moment, jamais T émotion dramatique, qui s’en dégage, ne s’en ressent... L’Orient, réel ou fabuleux, présent ou mythique, dans son désenchantement près que originel

prémonitoire de »Alif tachai alih«, à cette farce folklorique dans laquelle s’était cantonné il y a un

an, la »Macbeth« de

Shakespeare. Mais ce fut galère de la resurrection poussé par ce grand vent qui fit appareiller » Ezzenj « et »Al Hallej« ... tLa troupe du Kef on plutôt ' Monee f Souissi a renoué avec le succès... Le Théâtre de Hamma met et son large public en furent témoins, dimanche soir, à l’ouverture du Festival. »Atchane Y a Sabaya« que l’on a traduit par ce mot solitaire, ce mot énigme, le mot »soif«, c’est d’abord un texte de Samir

connaît, a connu, de ces moments de répits... Le » Maoual« en est le signe ... triste mais fascinant... Samir Ayadi, Moncet Souissi, et la Troupe du Kef nous auront apporte cetté »eau à laquelle s’en va notre désir s’étancher «. L’on cite Aragon, c’est qu’il est question d’une poème beau et pur.

(Mohamed Mahfoudh, La presse, 1. jul 1975.)

Samir Ayadi, né en 1947, est présent dans tous les domaines de l’activité artistique en Tunisie; conte, nouvelle,

rompre

poésie, journalisme, cinéma et théâtre. Il fut même de 1969 à 1973 responsable du Club culturel d’lbn Khaldoun.

les

Le théâtre semble 1 cependant intéresser davantage Samir Ayadi

barrières

communautaires

qui a déjà écrit »La Sazia Hilalienne«, »la Cruche « (traduction) et »Soif«. Dans cet entretien il répond à des questions concernant la vie de Beyrem, la méthode de composition de » Soif « son apport personnel et surtout le mode d’expression utilisé dans cette pièce rédigée en grande partie en égyptien. (Voir ci-contre notre commentaire sur cette pièce). Pourquoi cet intérêt subit pour l’oeuvre de Beyrem Et-Tounsi? Il appartient à cette catégorie d’écrivains arabes qui ont vécu leur temps en cherchant à l’exprimer. Il était toujours en contact avec le

peuple pour lequel il écrivait dans sa propre langue et dont il traduisait les aspirations. Il a critiqué la société où il vivait et en particulier les autorités coloniales de l’époque, en Egypte et en Tunisie.

Vous vous êtes surtout in téressé à l’oeuvre de Beyrem écrite en égyptien?

Oui, parce que les écrits de Beyrem en tunisien ne sont pas encore très connus. Mais ils existent. On les trouve dans les journaux de l’époque: Az-Zaman et » Ach-Chabab « que dirigeant Beyrem.

Comment se lait-il que Beyrem, l’exilé et l’étranger, nit obtenu si facilement des autorisations pour publier des lournaux

Beyrem aimait passionnément le journalisme. Puis, à l’époque, il n’était pas dificile d’obtenir une autorisation. Beyrem n’était pas surtout intéressé par le gain, mais ce qui comptait essentiellement pour lui, c’était d’exprimer ses idées et de toucher le peuple. Imprimer un journal à l’époque n’était pas non plus une opération très onéreuse.