Bitef

moi, la seule question qui compte se résume en peu demots. «Qu’est-ce que le spectacle apporte Est-ce qu'il change les genes, leur apporte un plus. Je voudrais que lorsque l’on sort de mes spectacles, les gens ne soient plus comme avant: j'ai une préférence pour le théâtre qui bouleverse, qui marque, les pièces qui déclenchent le déclic. Cela ne veut pas dire que je prétends faire des chefs-d'oeuvre. Il y a de très belles oeuvres au cinéma ou en musique mais qui ne m'éveuvent pas». L.M. Théâtre d'émotion avac lequel vous voulez toucher le plus grand nombre. J.D. Oui le théâtre pour moi est un art populaire, sans être pour autant au Théâtre ce soir. Je me souviens toujours d’une critique du «Monde»'qui s'étonnait de voir Vitez aller jouer «Electre» à Vitry. Je trouve cette réaction débile. Le

théâtre n’est pas réservé à une élite et une bonne pièce est visible par tous. Certes la concierge de Vitry n’a pas la même lecture que le prof de fac mais justement ce qui est très existant c'est qu'une même oeuvre provoque des lectures différentes. L.M. Le théâtre n’est pas votre seul mode d’expression. Vous venez de tourner Tam-Tam pourquoi avoir situé l'action en Afrique? J.D. Parce que j’étais en tournée sur ce continent avec C’Est dimanche. Les comédiens sont devenus acteurs. Tout le monde me déconseillait l’aventure, me disait que c'était une folie, mais j'aime les paris. Tous les jours on faisait de l'improvisation permanente. Bien sûr j'étais aidé par le jeune réalisateur Guy Girard, et toujours le même scénario. On arrivait dans un lieu, on repérait, on faisait un découpage et on tour-

nait. J’ai adopté la même démarche qu’au théâtre. Je collectionnais des moments sur pellicules ensuite on passait au montage. L.M. Une improvisation sous surveillance tout de même. Et vous aviez un scénario préexistant? J.D. Oui j'avais une idée en tête. Mon film c'est l'aventure de trois blancs qui rencontrent l’Afrique ou plutôt leur image qui rencontrent l’Afrique ou plutôt leur image de l'Afrique avec toutes leurs idées préconçues, leurs a priori. Tout le film repose sur le choc des cultures, des contrastes. Mais rassurez-vous ce n’est pas un film ennuyeux. Tous ces contraintes engendrent le comique avec des moments d'intense émotion quand la beauté des choses jaillit des décors, des environnements les plus laids. L.M. Comment sera distribué le film?

J.D. Tout d’abord il passera à Avignon puis il accompagnera la pièce C'Est dimanche dans sa tournée avant que T.F. 1 ne le programme. L.M. Tam-Tam est-il une oeuvre isolée ou le premier đ'une liste? J.D. Pour l’instant je n’ai pas de projet précis, j'adore le cinéma mais je ne voudrais pas faire des films sans couleur particulière comme beaucoup de réalisations françaises très moyennes. Je veux travailler sur une écriture, avoir un style. Mais l’important c’est d’avoir quelque chose a dire. L.M. La télé vous tente-t-elle? J.D. Si on me propose quelque chose d'intéressant je ne dis pas non. L.M. Même sur la 5? J.D. Pourqoi pas, je l’ai regardée récemment c'était abominable mais j’ai passé un bon moment c’était tellement de mauvais goût. L.M. La télé du dimanche fait-elle